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Conventions |
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Tableau de
translittération |
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Qق = |
Z =ز |
A =أ |
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Kك = |
Sس = |
Bب = |
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Lل = |
Shش = |
Tت = |
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Mم = |
Sص = |
Thث = |
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Nن = |
Dhض = |
Jج = |
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Hه = |
ط = Ţ |
Ңح = |
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Wو = |
Zhظ = |
Khخ = |
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Yي = |
Cع = |
Dد = |
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'ء = |
Ghغ = |
Dh = ذ |
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Fف = |
Rر |
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Voyelles longues |
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â |
أ و ئ آ |
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û |
ؤ |
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î |
ئ |
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Symboles :
e: Prière et salut d'Allah sur lui
U: Que la Majesté d'Allah soit proclamée.
I: Qu'Allah soit glorifié et élevé.
y: qu'Allah
l'agrée (féminin)
y : qu'Allah
l'agrée (masculin)
[NdT] : note du traducteur.
Hasan* si un terme est marqué
d'un astérisque, on trouvera sa définition dans le lexique en fin d'ouvrage.
Remarques :
Pour la traduction du sens
des versets, nous nous sommes basés, en règle générale, sur la traduction du
Complexe du Roi Fand, Médine. Lorsque nous l'avons jugé nécessaire, nous avons
proposé des rectifications.
بـــســـم الله الـــرحـــمـــن الـــرحـــيـــم
Au nom d'Allah le Tout Miséricordieux, le Très
Miséricordieux
Introduction de la nouvelle édition
La louange est à Allah, nous Le louons,
implorons Son aide et Son pardon. C'est auprès d'Allah que nous cherchons
protection contre les maux de nos âmes et les méfaits de nos actions. Celui
qu'Allah guide, nul ne peut l'égarer et celui qu'Allah égare, nul ne peut le
guider.
J'atteste qu'il n'y a d'autre divinité
[digne d'être adorée] si ce n'est Allah, Unique, sans associé et que Muhammad
est Son serviteur et messager.
Voici la nouvelle édition de mon livre
bénéfique - si Allah le veut - qui voit le jour sous une nouvelle présentation,
jolie à voir et très profitable aux chercheurs et aux étudiants.
Dans cette édition, des modifications et des
ajouts ont été apportés. Il est nécessaire de les clarifier et les lecteurs
doivent en être informés. Ils se résument aux points suivants :
1. L'ajout de certains éléments de Figh et de tradition
prophétique très utiles.
2. Le transfert de plusieurs notes de bas de pages vers
le texte même du livre, afin que les idées du secteur s'enchaînent logiquement.
3. Le soin pris pour la correction et le l'agencement du
livre, tant au niveau de la typographie que de la vocalisation des lettres.
4. La correction de quelques légères fautes dont je me
suis rendu compte plus tard ou que l'on m'a signalées.
5. L'élaboration de sommaires scientifiques qui
facilitent la tâche du lecteur et lui permettent - de manière aisée - de tirer
profit des différents sujets et thèmes du livre.
On trouvera aussi d'autres enseignements
bénéfiques, et pleins d'intérêt pour l'esprit et la raison.
Ce qui doit être dit sans tarder est le fait
que l'édition, sous cette nouvelle apparence et avec ces ajouts, vient abroger
toutes les éditions antérieures. Elle est le droit exclusif de la librairie AlMacarif
à Riyadli et personne ne peut le lui contester ce droit.
Qu'Allah raffermisse nos pas vers et dans la
vérité.
Qu'Allah couvre de louanges, protège et
répande Ses bénédictions sur notre prophète Muhammad, sur sa famille et ses
Compagnons.
« Gloire à Toi, Seigneur que Tes louanges
soient célébrées. J'atteste qu'il n'y a de divinité que Toi, j'implore Ton
pardon et je me repens à Toi. »
Le 2/4/1412 de l'Hégire Muhammad Nâsruddîn
Al-Aibânî
1 L'équipe de
traduction, quant à elle, a jugé opportun 1) de déplacer tous les
référencements des hadiths cités et les discussions y ayant trait, vers les
notes de bas de page, afin de rendre la lecture plus fluide. 2) d'ajouter, en
fin d'ouvrage, un lexique des termes de la science du Hadith, pour le plus
grand profit du lecteur.
بـــســـم الله الـــرحـــمـــن الـــرحـــيـــم
Au nom d'Allah le Tout Miséricordieux, le Très
Miséricordieux
La louange est à Allah, nous Le louons,
implorons Son aide et Son pardon. C'est auprès d'Allah que nous cherchons
protection contre les maux de nos âmes et les méfaits de nos actions. Celui
qu'Allah guide, nul ne peut l'égarer et celui qu'Allah égare, nul ne peut le
guider.
J'atteste qu'il n'y a de divinité [digne
d'être adorée] si ce n'est Allah, Unique, sans associé et que Muhammad est Son
serviteur et messager.
يَاأَيُّهَا الَّذِينَ
ءَامَنُوا اتَّقُوا اللَّهَ حَقَّ تُقَاتِهِ وَلا تَمُوتُنَّ إِلا وَأَنْتُمْ
مُسْلِمُونَ]102[
« Ô
fvous les] croyants ! Craignez Allah connue Il doit être craint. Et ne mourez
qu'en pleine soumission. » [102]
يَاأَيُّهَا النَّاسُ
اتَّقُوا رَبَّكُمُ الَّذِي خَلَقَكُمْ مِنْ نَفْسٍ وَاحِدَةٍ وَخَلَقَ مِنْهَا
زَوْجَهَا وَبَثَّ مِنْهُمَا رِجَالًا كَثِيرًا وَنِسَاءً وَاتَّقُوا اللَّهَ
الَّذِي تَسَاءَلُونَ بِهِ وَالْأَرْحَامَ إِنَّ اللَّهَ كَانَ عَلَيْكُمْ
رَقِيبًا]1[
« Ô hommes ! Craignez votre Seigneur
qui vous a créés d'un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et qui a
répandu (sur terre) beaucoup d'hommes et de femmes (de leur descendance).
Craignez Allait au nom Duquel vous vous implorez les uns les autres, et
[craignez de rompre] les liens du sang. Certes, Allah vous observe
parfaitement. »[1]
Al-Imrân v
102
An Nissâ v 1
يَاأَيُّهَا الَّذِينَ
ءَامَنُوا اتَّقُوا اللَّهَ وَقُولُوا قَوْلا سَدِيدًا ]70[ يُصْلِحْ لَكُمْ أَعْمَالَكُمْ
وَيَغْفِرْ لَكُمْ ذُنُوبَكُمْ وَمَنْ يُطِعِ اللَّهَ وَرَسُولَهُ فَقَدْ فَازَ
فَوْزًا عَظِيمًا]71 [
« Ô [vous les] croyants ! Craignez
Allah et parlez avec droiture [ 70]Afin qu'Il améliore vos actions et vous pardonne vos péchés. Quiconque
obéit à Allah et à Son messager obtient certes une grande réussite. »[71]
Certes, la plus véridique des paroles est le
Livre d'Allah, et la meilleure voie est celle de Muhammad. Et les pires choses
[dans la religion] sont celles inventées, toute chose inventée est une
innovation, toute innovation est un égarement et tout égarement mène en enfer.
Allah I dit :
تَبَارَكَ الَّذِي
بِيَدِهِ الْمُلْكُ وَهُوَ عَلَى كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ [ 1] الَّذِي خَلَقَ الْمَوْتَ
وَالْحَيَاةَ لِيَبْلُوَكُمْ أَيُّكُمْ أَحْسَنُ عَمَلًا وَهُوَ الْعَزِيزُ
الْغَفُورُ [2]
« Béni soit Celui dans la main Duquel est la
royauté, et Il est Capable de toute chose.[ 1]Celui qui a créé
la mort et la vie afin de vous éprouver (et de savoir) qui de vous est le
meilleur en oeuvre, et c'est Lui le Puissant, le Pardonneur. [2]
Il dit aussi :
كُلُّ نَفْسٍ ذَائِقَةُ
الْمَوْتِ وَنَبْلُوكُمْ بِالشَّرِّ وَالْخَيْرِ فِتْنَةً وَإِلَيْنَا تُرْجَعُونَ[35]
« Toute âme doit goûter la mort. Nous vous
éprouvons par le mal et par le bien (à titre) de tentation. Et c'est à Nous que
vous serez ramenés. [35]
1. An-Nissâ,
v.1.
2. Al-Ahzâb, v. 70-71.
3. Al-Mulk,
v. 1 et 2.
4.
Al-Anbiyâ', v. 35.
Le Messager d'Allah ra dit : « Qu'ai-je à faire de ce bas monde ? Je suis
sur terre comme un voyageur qui se serait abrité à l'ombre d'un arbre, puis
attrait continué sa route et l'aurait délaissé.»1
Ceci dit : « L'exemple du Prophète rconcernant le déroulement des funérailles est le meilleur
des exemples ; il diverge de celui de toutes les autres communautés. Il
comprend la bienfaisance envers le mort, l'attitude à son égard qui lui sera
bénéfique dans la tombe et le jour de la Résurrection, la bonté envers sa
famille et ses proches, tout en veillant à ce que le vivant réalise l'adoration
et la piété [envers Allah] dans tout ce qu'il va entreprendre pour le mort.
L'exemple du Prophète r, par ailleurs, dans les funérailles, comprenait
l'établissement parfait de l'adoration du Seigneur, la bienfaisance envers le
mort en le préparant à [rencontrer] Allah de la meilleure façon. Sa voie
consistait aussi à implorer le pardon d'Allah pour le défunt, debout avec les
Compagnons, en rangs, en louant Allah, Lui demandant le pardon de ses péchés, la
miséricorde et l'absolution de ses fautes. Le Prophète r suivait ensuite le convoi funèbre jusqu'à
l'inhumation du corps. Il demeurait ensuite debout avec ses Compagnons, près de
la tombe, en demandant à Allah de raffermir le défunt, chose dont il a le plus
besoin [à ce moment important].
Ensuite, il prenait soin de lui rendre
visite régulièrement à sa tombe, de venir le saluer et d'invoquer Allah en sa
faveur, de la même façon qu'un vivant visiterait son ami dans la vie d'ici-bas.
Tout ceci était précédé par des visites régulières durant sa maladie, qui
étaient autant d'occasions de lui rappeler la mort, de lui enjoindre d'écrire
son testament et de l'inviter au repentir.
De plus, il recommandait à toutes les
personnes présentes d'inciter continuellement le mourant à prononcer
l'attestation [de Foi] « Il n'y a d'autre divinité [digne d'être adorée] si ce
n'est
1. Hadith authentique dont j'ai cité les sources dans Takhrîj Fiqh
is-Sîrah d'AlGhazali (p. 478, quatrième édition) et dans Al-Ahâdîth As-Sahîhah
(no. 438). C'est pour cette raison que je l'ai cité dans mon livre Sahîh
is-Saghîr wa Ziyâdatuh (no. 5669).
Allah », pour qu'elle soit ses dernières
paroles. Il interdisait aussi les pratiques des communautés qui nient la
résurrection, se lamentent en se frappant le visage, déchirant leurs vêtements,
se rasant la tête, gémissant et geignant à haute voix, et d'autres
comportements similaires. Le Prophète r a recommandé
l'humilité en présence du mort et a autorisé les pleurs discrets et la
tristesse du coeur, deux sentiments qu'il éprouvait lui-même et disait : «
verse des larmes, le coeur s'attriste mais nous ne disons que ce qui satisfait
le Seigneur. 1» Il a
recommandé à sa communauté de louer Allah, de prononcer la formule d'Istirjâc2 et d'être satisfait de ce qu'Allah a
décrété. Ceci ne contredit nullement le fait de verser des larmes ou d'avoir le
coeur triste. C'est la raison pour laquelle - bien qu'étant la créature la plus
satisfaite du destin d'Allah et la plus fervente dans Sa louange - le Prophète r a pleuré le jour où son fils Ibrâhîm est décédé. Il a
pleuré par mansuétude, miséricorde, et compassion envers l'enfant, tandis que
son coeur était totalement satisfait de ce qu'Allah I avait décrété, plein de reconnaissance envers Lui, et
que sa langue était occupée à L'invoquer et Le louer. »3
1. Voir
Al-Allâclith As-Sahîitali (1732). Ce hadith sera cité plus loin dans l'ouvrage.
2. C'est le
fait de dire : « Innâ Lilâhi wa Innâ Ilalahi Rajighin » : « Nous appartenons à
Allah et c'est vers Lui que nous retournons. » [NdT
3. Selon les
propos d'Ibn Al-Qayyim, qu'Allah lui fasse miséricorde, dans la première partie
du chapitre des funérailles de son ouvrage intitulé Zâd A1-114acâcl (1/197) ;
ce passage se termine ainsi : « Cette situation et le fait de concilier ces
deux sentiments ont paru difficiles à mettre en oeuvre à certains cÂrifin
(lift. Ceux qui ont la connaissance, selon les soufis !), et le jour du décès
de son fils, l'un d'eux se mit à rire ! On lui dit alors : « Qu'as-tu à rire en
pareille circonstance ? » Il répondit : « Allah a décrété cet événement et j'ai
voulu manifester par cet acte ma satisfaction pour Son décret. » Cela a posé
problème à certains savants qui ont dit : « Comment se peut-il que le Messager
d'Allah pleure le jour de la mort de son fils Ibrâhîm - bien qu'il soit la
créature la plus pleinement satisfaite du décret d'Allah - alors que la
satisfaction de ce connaisseur est telle qu'elle le pousse à rire !? » J'ai
alors entendu Cheikh Al- Islam Ibn Taymiyyah dire : « La voie du Prophète (el)
était plus parfaite que la voie adoptée par ce « connaisseur ». En effet, il a
donné à l'adoration d'Allah son droit, de telle sorte que la satisfaction du
décret d'Allah, la miséricorde et la compassion pour l'enfant trouvèrent place
dans son coeur. Il a alors loué Allah et a été satisfait de Lui dans tout ce
qu'Il a décrété et a pleuré par clémence,douceur et miséricorde. Ainsi, sa
clémence l'a conduit à pleurer, et sa soumission à Allah, sa vénération et son
amour pour Lui ont engendré satisfaction et louange. Quant à ce connaisseur,
son coeur n'était pas assez large pour que ces deux sentiments y cohabitent et
trouvent place chez lui; il n'a donc pas pu mettre en pratique les deux en même
temps. Il a été donc tout entier accaparé par l'adoration d'agrément et s'est
détourné de l'adoration de miséricorde et de clémence. »
Or de nos jours, beaucoup de gens se sont
éloignés de sa voie I en terme
d'actes d'adoration, dont font partie les funérailles. Ceci provient du fait
qu'ils se sont détournés de l'apprentissage de la science - notamment la
science du Hadith et de la tradition prophétique, qu'ils s'adonnent aux
sciences profanes et qu'ils n'oeuvrent que pour amasser plus d'argent.
Une personne qui m'est chère m'a demandé - à
l'occasion du décès de l'une de ses proches, le vendredi 11 Rabîc
Al-Âkhir de l'année 1373 H - de rédiger un livret succinct ayant trait
aux rites funéraires en islam, pour qu'elle se charge - elle ou toute autre
personne - de l'imprimer et de le distribuer à tous ceux qui se réuniraient
pour les condoléances, les jours qui y sont habituellement consacrés. Elle
profiterait alors de leur réunion pour leur faire connaître la tradition de
leur Prophète e, afin qu'ils suivent son chemin, se conforment à sa voie et
soient éclairés par sa lumière.
Bien qu'ayant commencé à rédiger d'autres
ouvrages, je lui ai promis de répondre à sa requête, puisque ceci entrait dans
le cadre de l'entraide pour revivifier la tradition prophétique et mettre un
terme aux innovations. Je me suis donc empressé de réaliser sa volonté et de
satisfaire à sa demande.
Malheureusement, dès que je me suis attelé à
la tâche, j'ai réalisé que cela prendrait plus de temps que prévu et que le
sujet serait trop vaste pour être contenu dans un livret à distribuer aux gens
en pareilles circonstances. En effet, les règles et rites funéraires sont très
nombreux et les savants ont divergé au sujet d'une grande partie d'entre eux :
certains interdisent telle chose, d'autres l'autorisent ; certains imposent
telle chose, d'autres ne la
permettent pas ; certains jugent telle chose
comme faisant partie de la tradition prophétique, d'autres la considèrent comme
une innovation, et ainsi de suite. Il en est d'ailleurs de même dans plusieurs
autres questions religieuses, dans la majorité des sujets de la législation
conformément à la parole d'Allah U:
وَلَوْ شَاءَ رَبُّكَ
لَجَعَلَ النَّاسَ أُمَّةً وَاحِدَةً وَلا يَزَالُونَ مُخْتَلِفِينَ]118[ إِلا مَنْ رَحِمَ رَبُّكَ وَلِذَلِكَ خَلَقَهُمْ
وَتَمَّتْ كَلِمَةُ رَبِّكَ لأَمْلَأَنَّ جَهَنَّمَ مِنَ الْجِنَّةِ وَالنَّاسِ
أَجْمَعِينَ]119[
Or, ils ne cessent d'être
en désaccord (entre eux) Sauf [118] ceux à qui ton Seigneur a accordé
miséricorde [119]. »1
Pour cette raison, il s'agissait en premier
lieu de réunir de manière indépendante les différents thèmes liés aux
funérailles, de les étudier minutieusement, d'examiner les preuves des
questions sujettes à divergence, puis d'émettre un avis critique à la lumière
des fondements du Hadith et du Figh.
Par la suite, il convenait de trancher pour
l'avis le plus correct sans prendre parti pour une quelconque école, ni être
influencé par une habitude qui se serait répandue au point de faire partie de
la religion et à laquelle il faudrait se conformer !
De plus, pour les gens de science qui ont
une expérience dans la rédaction d'ouvrages, il est évident que la réalisation
d'un projet tel que celui-là implique une grande ténacité, un effort considérable,
une patience à toute épreuve et beaucoup de temps.
Donc, une fois cette recherche effectuée, il
serait possible d'écrire l'épître demandé de telle sorte que l'âme en soit
satisfaite, que le coeur s'en réjouisse et que les gens puissent en tirer un
grand profit.
J'ai évoqué toutes ces remarques au frère
cité ci-dessus en m'excusant [de ne pouvoir satisfaire à sa requête dans les
délais prévus]. Il a alors accepté mes excuses, qu'Allah le récompense.
Toutefois, il revint me demander d'entamer ce travail, m'encouragea à le faire
en insistant, dans l'espoir d'en récolter beaucoup de bien.
Suite à cela, j'ai effectué la prière de
consultation [d'Allah U], et me suis
consacré à l'étude et la révision pendant près de trois mois - durant lesquels
je travaillais nuit et jour, sauf le temps que j'octroyais à ma profession et
au sommeil nécessaire au repos de mon corps - jusqu'à achever ce livre qui est
entre les mains de notre cher lecteur.
La rédaction de cet ouvrage aurait nécessité
plus de temps qu'il n'en fallait réellement si une grande partie de ces thèmes
et hadiths n'avait déjà été vérifiée dans certains de mes écrits. C'est
d'ailleurs, pour cette raison qu'à certains emplacements de cet ouvrage, je
renvoie à mes autres œuvres.
D'autre part, j'ai essayé d'approfondir
toutes les questions en rapport avec le sujet qui sont étayées par une preuve
du Coran et de la tradition prophétique. Je me suis aussi éloigné de tout ce
qui était purement basé sur l'opinion. En effet, le sujet traite d'une
adoration pure qui ne laisse aucune place à l'analogie, sauf dans le cadre
d'une analogie évidente nécessaire.
J'ai inclus en début d'ouvrage quelques
sections et thèmes qu'on ne cite généralement pas dans le chapitre des
funérailles de la plupart des livres de Figh, tels que le testament, les signes
d'une fin heureuse, et autres. Certaines autres sections ne sont d'ailleurs
jamais citées dans les livres de Figh, comme les sections (5, 8 et 9), le point
(30), les paragraphes (e et h) du point (74), les points (98, 99, 105, 107, 113
et 125), le paragraphe (7) du point (128) malgré son importance, et le fait
qu'il concerne un grand nombre de personnes, et malgré la multitude de hadiths
à ce sujet... sans omettre le paragraphe (10) de ce même point.
Pour l'agencement des chapitres, je me suis
inspiré de la [manière dont les funérailles se déroulent dans la] réalité. J'ai
donc inauguré l'ouvrage par le chapitre :
1- Ce que le malade doit faire : comme être satisfait du
destin qu'Allah lui a prescrit, patienter face à Son décret, ne pas espérer la
mort, s'acquitter des droits d'autrui, rédiger son testament en présence de
témoins... suivi des chapitres suivants :
2. Ce que l'on doit faire prononcer au mourant et ce que
les personnes présentes doivent faire avec le mort, à savoir lui dicter et
l'inciter à prononcer l'attestation de foi.
3. Ce que les personnes présentes doivent faire après la
mort du malade : comme lui fermer les paupières, invoquer Allah en sa faveur,
le couvrir, s'empresser de le préparer et prendre l'initiative de rembourser
ses dettes.
4. Ce qui est licite aux personnes présentes - et autres
- de faire envers le défunt : tel que lui découvrir le visage, l'embrasser et
le pleurer.
5. Ce que les proches du défunt doivent faire : tel que
patienter, être satisfait du destin, prononcer la formule : « Nous appartenons
à Allah et c'est vers Lui que nous retournerons » et pour la femme du défunt,
respecter la période de deuil.
6. Ce qui leur est interdit de faire : comme se lamenter
à haute voix, se frapper le visage, se déchirer les vêtements et autres comportements,
comme annoncer le décès du haut des minarets.
7. La manière autorisée d'annoncer la mort du défunt
8. Les signes d'une fin heureuse
9. L'éloge que font les gens du défunt
10. Le lavage du mort...
1 Hud, v.
118-119.
... Jusqu'à l'inhumation et la visite des
tombes.
J'ai conclu cet ouvrage par un chapitre
consacré aux innovations spécifiques aux funérailles. J'y ai regroupé tout ce
que j'ai pu recueillir comme innovations signalées dans les livres des gens de
science, anciens ou contemporains. J'ai cité pour chaque innovation la
référence de l'ouvrage. Quant aux innovations qui n'ont pas été référencées, la
méthodologie scientifique définissant les fondements des innovations indique
qu'il s'agit bel et bien d'innovations. Toutefois, je n'ai trouvé aucun savant
qui les avait été mentionnées, sachant que beaucoup d'entre elles sont
contemporaines.
Je demande à Allah Ide rendre ce livre bénéfique aux lecteurs, qu'Il m'en
accorde la récompense, ainsi qu'à celui qui a été la cause de la rédaction de
cet ouvrage, de même que celui qui l'a imprimé. Il est Celui Qui entend
parfaitement, et Celui Qui répond aux invocations.
Damas, le 24 Mûharram de l'année 1388 H
Muhammad Nasruddîn. Al-Albâni Qu'Allah lui
fasse miséricorde
Premier chapitre
Ce que la personne malade doit faire
1. Le malade doit être satisfait de ce qu'Allah lui a
destiné ; il doit faire preuve de patience à l'égard de Son décret immuable et
penser du bien de Son Seigneur1.
Tout cela constitue un bien pour lui. Le Messager d'Allah Ia dit : « Le cas du croyant est admirable. Tout est
chez lui un bien, et ceci n'est accordé qu'au croyant et à personne d'autre. Si
un bonheur le touche, il se montre reconnaissant et c'est un bien pour lui. Si,
par contre, un mal le touche, il endure et c'est aussi un bien pour lui ». Le
Messager d'Allah I a aussi dit : « Qu'aucun d'entre vous ne meurt sans
penser du bien d'Allah le Très Haut. »2
2. Le malade doit être partagé entre la crainte et
l'espoir. Il doit craindre le châtiment d'Allah pour ses péchés et espérer la
miséricorde de son Seigneur selon le hadith d'Anas : « Le Prophète ()
s'introduisit auprès d'un jeune homme qui agonisait. Il lui demanda : « Comment
te sens-tu ? » Le jeune homme répondit : « Par Allah, ô Messager d'Allah !
J'espère beaucoup d'Allah et je crains mes péchés ». Le Messager d'Allah I dit : « Ces deux sentiments ne sont
1 Cette
expression englobe plusieurs sentiments avoir espoir que ce qu'Allah t'a
destiné - en l'occurrence, la mort ou la maladie - est un bien pour toi,
espérer Sa récompense, croire que tout ce qui nous arrive procède de Sa sagesse
et de Sa science. Voir explication des versets 154 de la sourate Al Imrân et 6
de la sourate Al-Fait, ainsi que le « Résumé du Commentaire du Livre de
l'Unicité », chapitre 58, p. 298-302, Editions Anas, Riyadh, 2004. [NdT}
2 Ces deux
hadiths ont été rapportés par Muslim, Al-Bayhaqî et Ahmad.
pas réunis dans le coeur d'un serviteur en
pareille circonstance sans qu'Allah ne lui octroie ce qu'il espère et ne le
protège de ce qu'il craint. »1
3. Quelle que soit la souffrance engendrée par la
maladie, il ne lui est pas permis de souhaiter la mort, selon le hadith d'Umm
Al-Fadhl t : « Le Messager d'Allah r rentra chez nous alors que cAbbds, l'oncle paternel
du Messager d'Allah (e) était malade. cAbbds se mit à souhaiter la mort et le
Messager d'Allah r lui dit : «
Ô mon oncle ! Ne souhaite pas la mort car si tu es quelqu'un de
bienfaisant, il est préférable que l'heure de ta mort soit retardée afin que tu
augmentes tes bonnes oeuvres ; et si tu es un homme qui a commis du mal, il est
préférable pour toi que soit retardé l'heure de ta mort pour que tu puisses te
faire pardonner tes méfaits. Ne désire donc pas la mort. »2
4. Si le malade doit s'acquitter de droits envers les
autres, qu'il le fasse, si c'est possible ; sinon, qu'il charge quelqu'un de le
faire. Le Prophète r a dit à ce
sujet : « Quiconque a commis une injustice touchant à l'honneur3
ou aux biens de son frère [musulman], qu'il la répare avant que ne
vienne le jour de la Résurrection où ne seront acceptés ni dinar ni dirham.
S'il a quelque bonne action, on les lui prendra pour les donner à la personne
[lésée] et s'il n'a aucune bonne
1 Hadith dont
la chaîne de rapporteurs est jugée Hasan". Il a été rapporté par AtTirmidhî,
Ibn Mâjah et 'Abdullah ibn Ahmad dans le livre intitulé Zawii'id AzZuhd (p. 24
à 25). Rapporté également par Ibn Abî-d-Dunyâ comme cela est cité dans
At-Targhîb (4/141). Voir aussi Al-Mishkât (1612).
2 Hadith
rapporté par Al-unad (6/339), Abia Yaclâ (7076) Al-Hakim (1/339) qui a dit que
le hadith était authentique selon les critères d'Al-Bukhârî et Muslim ; il a
été approuvé par Adh-Dhahabî, alors que le hadith n'est authentique que selon
les critères d'Al-Bukhârî.
Muslim,
Al-Bukhârî, Al-Bayhaqî (3/377) et d'autres ont rapporté un hadith similaire qui
est le hadith d'Anas, dont le texte est : « Si l'individu ne peut faire
autrement, qu'il dise : « Ô mon Dieu 1 Garde-moi en vie tant que cela est
mieux pour moi et fais-moi mourir si cela vaut mieux pour moi ». Je l'ai
référencé dans Al-Ir-ta (683).
3 L'honneur
('Irdh) : « Ce qui, chez une personne, fait l'objet des éloges ou de la
critique des autres, que ceci la concerne personnellement ou concerne ses
ancêtres et ses proches. » An-Nihâyat.
action, on prélèvera des mauvaises actions
de la personne lésée pour les lui imputer. »1
Le Prophète r a dit aussi : « Savez-vous qui est celui qui a fait
faillite » Les Compagnons répondirent : « Celui d'entre nous qui a fait
faillite est celui qui n'a ni argent, ni biens. » Le Prophète rrétorqua : « Celui de ma communauté qui a fait
faillite est celui se présentera le jour de la Résurrection avec prière, jeûne
et Zakât, alors qu'il aura insulté untel, calomnié untel, pris injustement les
biens d'untel, versé le sang d'untel et frappé untel. On donnera alors à l'un
et à l'autre de ses bonnes actions. Et si elles s'épuisent avant d'avoir
terminé de régler ce qui lui incombe, on prélèvera de leurs péchés pour les lui
imputer et le jeter ensuite dans le Feu. »2
Le Prophète ra dit également : « Quiconque meurt endetté, ce ne
sont ni les dinars ni les dirhams [qui serviront de réparation], mais les
bonnes et les mauvaises actions. »3
Jabir ibn cAbdillah t a dit : « Lorsque la bataille d'Uhud eut lieu, mon
père nie convoqua en pleine nuit et dit : « Je nie vois parmi les premiers
Compagnons du Prophète r qui seront
tués, et je ne laisse derrière moi rien de plus cher que toi excepté la
personne du Messager d'Allah r. Or, j'ai une
dette ; règle-la et comporte-toi convenablement envers tes frères. » Le
lendemain, il fut parmi les premiers tués. »4
5. C'est une obligation de s'empresser de rédiger un
pareil testament, selon cette parole du Prophète r : « Le musulman qui
1 Hadith
rapporté par Al-Bukhârî, Al-Bayhaqî (3/369) et par d'autres.
2 Rapporté
par Muslim (8/18).
3 Cette
version du hadith a été rapportée par Al-Hakim (2/27). Ibn Mâjah et Ahmad
(2/70-82) l'ont aussi rapporté de deux façons différentes, d'après Ibn cUmar.
La première est authentique comme l'a dit Al-Hakim, Adh-Dhahabî l'a approuvé ;
la deuxième est Hasan" comme l'a dit Al-Mundhirî (3/34). 11 a aussi été
rapporté par At-Tabarâni: dans Al-Mucjam ul-Kabîr en ces termes : « La dette
est de deux sortes : si quelqu'un meurt alors qu'il avait l'intention de régler
ses dettes, je serai son garant ; et si quelqu'un meurt sans avoir eu
l'intention de les régler, c'est à celui-là que l'on prélèvera de ses bonnes
actions, le jour du Jugement Dernier, où il n'y aura ni dinar, ni dirham. » Ce
dernier hadith est authentique parce qu'il est confirmé par le hadith précédent
et celui de cÂ'ishall qui sera mentionné à la fin du point (18).
4 Rapporté
par Al-Bukhârî (1351).
veut recommander quelque chose [avant sa
mort] n'a pas le droit de passer deux nuits consécutives sans avoir son
testament écrit, près de sa tête. » Ibn 'Umar dit : « Pas une nuit n'est passée
depuis que j'ai entendu le Messager d'Allah () dire cela sans que mon testament
ne soit auprès de moi. »1
6. Il doit établir un testament s'il souhaite léguer
quelque chose aux proches qui ne sont pas concernés par le partage de
l'héritage2, conformément
à cette parole du Très Haut :
كُتِبَ عَلَيْكُمْ إِذَا حَضَرَ أَحَدَكُمُ الْمَوْتُ إِنْ تَرَكَ خَيْرًا
الْوَصِيَّةُ لِلْوَالِدَيْنِ وَالأَقْرَبِينَ بِالْمَعْرُوفِ حَقًّا عَلَى
الْمُتَّقِينَ]180[
« On vous a prescrit, quand la mort approche
de l'un de vous et s'il laisse des biens, de faire un testament en règle en
faveur de ses parents et de ses plus proches. C'est un devoir pour les pieux. »3
7. Il peut léguer le tiers de ses biens, et il ne lui
est pas permis de dépasser cette proportion. Il vaut mieux d'ailleurs que son
legs soit inférieur au tiers de ses biens, d'après le hadith de Sacd
ibn Abî Waqes t qui dit : «
J'étais avec le Messager d'Allah r lors du
pèlerinage d'adieu. J'étais si malade que je faillis en mourir. Le Messager
d'Allah (le) me rendit visite et je lui dis : « Ô Messager d'Allah ! J'ai
en nia possession beaucoup de biens et je n'ai personne qui puisse hériter de
moi exceptée ma fille. Puis-je distribuer les deux tiers de ma fortune ? » Il
répondit : « Non ! » Je dis : « La moitié alors ? » Il répondit : « Non ! » Je
dis : « Alors le tiers ? » Il dit : « Le tiers, et c'est encore trop. Ô
Sacd Il vaut mieux que tu laisses tes héritiers riches plutôt que misérables
tendant la main vers les gens jet il fit le geste de quémander avec sa main].
Ô Sacd I Tu seras récompensé pour toute somme que tu donnes en
1 Rapporté
par Al-Bukhari, Muslim, les auteurs des Sunan (Abia Dâwûd, AtAn-Nasâ'î et Ibn
Majah) et par d'autres.
2 Car s'ils
peuvent hériter de lui, ils doivent se contenter de leur part d'héritage, et
ils n'ont pas droit à une quelconque part de biens léguée par testament. Voir
le point (9) qui suit. [NdT]
3
Al-Ba-garah, verset 180.
aumône en désirant pour cela le Visage
d'Allah le Très Haut, même pour la bouchée que tu introduis dans la bouche de
ta femme. » [Sacd dit alors : « Le Prophète r a donc permis
de léguer le tiers des biens. »]1
Ibn cAbbâs t dit : « J'aurais aimé que les gens recommandent dans
leur testament [de léguer] le quart de leurs biens plutôt que le tiers car le
Prophète r a dit : « Le
tiers, et c'est encore trop. »2
8. Deux hommes intègres et musulmans doivent être
témoins des recommandations testamentaires. Si l'on ne peut trouver de
musulmans, alors deux hommes non musulmans peuvent être témoins à condition de
s'assurer, dans le doute, de leur témoignage en les liant par un pacte
conformément à cette parole du Très Haut :
يَاأَيُّهَا الَّذِينَ
ءَامَنُوا شَهَادَةُ بَيْنِكُمْ إِذَا حَضَرَ أَحَدَكُمُ الْمَوْتُ حِينَ
الْوَصِيَّةِ اثْنَانِ ذَوَا عَدْلٍ مِنْكُمْ أَوْ ءَاخَرَانِ مِنْ غَيْرِكُمْ
إِنْ أَنْتُمْ ضَرَبْتُمْ فِي الأَرْضِ فَأَصَابَتْكُمْ مُصِيبَةُ الْمَوْتِ
تَحْبِسُونَهُمَا مِنْ بَعْدِ الصَّلَاةِ فَيُقْسِمَانِ بِاللَّهِ إِنِ
ارْتَبْتُمْ لا نَشْتَرِي بِهِ ثَمَنًا وَلَوْ كَانَ ذَا قُرْبَى وَلا نَكْتُمُ
شَهَادَةَ اللَّهِ إِنَّا إِذًا لَمِنَ الآثِمِينَ]106[ فَإِنْ عُثِرَ عَلَى أَنَّهُمَا اسْتَحَقَّا
إِثْمًا فَآخَرَانِ يَقُومَانِ مَقَامَهُمَا مِنَ الَّذِينَ اسْتَحَقَّ عَلَيْهِمُ
الْأَوْلَيَانِ فَيُقْسِمَانِ بِاللَّهِ لَشَهَادَتُنَا أَحَقُّ مِنْ
شَهَادَتِهِمَا وَمَا اعْتَدَيْنَا إِنَّا إِذًا لَمِنَ الظَّالِمِينَ]107
[ذَلِكَ
أَدْنَى أَنْ يَأْتُوا بِالشَّهَادَةِ عَلَى وَجْهِهَا أَوْ يَخَافُوا أَنْ
تُرَدَّ أَيْمَانٌ بَعْدَ أَيْمَانِهِمْ وَاتَّقُوا اللَّهَ وَاسْمَعُوا وَاللَّهُ
لا يَهْدِي الْقَوْمَ الْفَاسِقِينَ] 108[
1. Cette version du hadith est rapportée
par Ahmad (1524), Muslim et AlBukhârî ; les deux parties entre crochets sont
des ajouts rapportés par Muslim et les auteurs des Sunan.
2. Rapporté par Ahmad (2029, 2076),
Muslim et Al-Bulcharî, Al-Bayhaqî (6/269) et par d'autres.
« Ô vous les croyants ! Quand la mort
se présente à l'un de vous, que deux hommes intègres d'entre vous assiste (à
l'écriture) du testament, ou deux autres, qui ne sont pas des vôtres, si vous
êtes en voyage et que la mort vous frappe. Vous les retiendrez (les deux
témoins), après la prière, et si vous avez des doutes, vous les ferez jurer par
Allah : "Nous ne faisons aucun profit par cela, même s'il s'agit d'un
proche, et nous ne cacherons point le témoignage d'Allah. Sinon, nous serions
du nombre des pécheurs"
Si l'on découvre que ces deux témoins ont
commis un péché1, que deux
autres, parmi les proches (du mort) prennent leur place et jurent par Allait :
"Notre témoignage est plus véridique que leur témoignage, et nous ne
transgressons point. Sinon, nous serions du nombre des injustes" * C'est
le moyen le plus sûr pour les inciter à donner le témoignage sous sa forme
réelle, ou leur faire craindre de voir d'autres serments se substituer aux
leurs. Craignez Allah et écoutez. Allait ne guide pas les gens pervers. »2
9. Quant au testament au bénéfice du père, de la mère et
des proches qui héritent (déjà) du testateur, il n'est pas valable, car il est
abrogé par le verset relatif à l'héritage. Le Prophète (r) l'a clairement évoqué lors de son sermon du
pèlerinage d'adieu dans lequel il a dit : « Allah a certes octroyé la part qui
revenait à chacun des ayants droit. Nul testament donc pour celui déjà concerné
par l'héritage. 3»1
1. Cela
signifie que s'il s'avère que les deux témoins qui ont prêté serment sont
coupables d'un péché soit en mentant, soit en cachant quelque chose durant leur
témoignage, ou encore par quelque trahison ou le silence sur une partie de
l'héritage légué dont ils étaient les garants, il est nécessaire ou plutôt ce qu'il
convient de faire pour rétablir le tort causé, c'est que le serment soit
transféré aux ayants droit et que deux hommes d'entre les héritiers du défunt,
victimes de ce péché et de cette trahison, prennent leur place. C'est ce que
l'on retrouve dans Tafsîr Al-Manâr. Se reporter à l'analyse complète (7/222).
2 AL
–Mâ'idah,, v. 106-108.
3. C'est donc
le Coran qui abroge ici. La Sunnah, quant à elle, vient clarifier l'abrogation
comme nous l'avons évoqué et comme cela apparaît d'ailleurs dans le sermon du Prophète
(4) ; ceci est contraire à ce que beaucoup de gens croient en considérant que
c'est le hadith qui abroge. Certains contemporains ont d'ailleurs profité de
cette confusion et ont prétendu que le hadith était un hadith âiliid* et qu'il
ne peut donc pas abroger le Coran ! Or - bien que cette prétention soit fausse
en soi : en effet, le hadith âhâti* peut tout à fait abroger le Coran - nous
leur répondons que c'est le Coran qui abroge ici. Et même dans l'hypothèse que
l'abrogation vient du hadith, cette abrogation est tout à fait correcte par
consensus des savants. En effet, ils ont tous jugé que ce hadith est
authentique. De plus, [il ne s'agit pas d'un hadith âhâd] mais d'un hadith
Mutawâtir* comme le sait toute personne ayant regroupé les nombreuses voies
citées dans les différents recueils de hadiths. J'espère d'ailleurs qu'Allah me
permettra de les réunir et de les analyser dans un livre à part.
Remarque : J'ai d'ores et déjà
effectué ce travail de regroupement et d'analyse dans mon livre Irwâ ul-Ghalîl
(n° 16) et j'ai dénombré plus de dix voies pour ce hadith, issues de huit
Compagnons. Certaines de ces voies sont authentiques, d'autres sont Hasan* et
d'autres enfin présentent une faiblesse remédiable.
1. Hadith rapporté par Abd Dâwûd, At-Tirmidhî qui l'a jugé Hasan", et
par AlBayhaqî (6/264). Ce dernier fait part de la fiabilité du hadith, qui est
l'avis correct car la chaîne de rapporteurs de ce hadith est Hasan*. Il y a de
nombreux autres hadiths qui renforcent cette authentification chez Al-Bayhaqî ;
voir également Majrnac uz-Zazvâ'id (4/212).
2. An-Nissâ', versets 7 et 12.
10. Il est
interdit, dans le testament, de porter préjudice à qui que ce soit, comme le
fait que le testateur déshérite certains héritiers, ou qu'il privilégie untel
au détriment d'un autre, conformément à cette parole d'Allah I [verset 7 de la sourate An‑ Nissâ']
لِلرِّجَالِ نَصِيبٌ
مِمَّا تَرَكَ الْوَالِدَانِ وَالأَقْرَبُونَ وَلِلنِّسَاءِ نَصِيبٌ مِمَّا تَرَكَ
الْوَالِدَانِ وَالأَقْرَبُونَ مِمَّا قَلَّ مِنْهُ أَوْ كَثُرَ نَصِيبًا
مَفْرُوضًا]7[ وَإِذَا حَضَرَ الْقِسْمَةَ أُولُو الْقُرْبَى وَالْيَتَامَى
وَالْمَسَاكِينُ فَارْزُقُوهُمْ مِنْهُ وَقُولُوا لَهُمْ قَوْلا مَعْرُوفًا]8[ وَلْيَخْشَ الَّذِينَ لَوْ تَرَكُوا مِنْ
خَلْفِهِمْ ذُرِّيَّةً ضِعَافًا خَافُوا عَلَيْهِمْ فَلْيَتَّقُوا اللَّهَ
وَلْيَقُولُوا قَوْلا سَدِيدًا]9[ إِنَّ الَّذِينَ يَأْكُلُونَ أَمْوَالَ
الْيَتَامَى ظُلْمًا إِنَّمَا يَأْكُلُونَ فِي بُطُونِهِمْ نَارًا وَسَيَصْلَوْنَ
سَعِيرًا]10[ يُوصِيكُمُ اللَّهُ فِي أَوْلادِكُمْ لِلذَّكَرِ مِثْلُ حَظِّ
الْأُنْثَيَيْنِ فَإِنْ كُنَّ نِسَاءً فَوْقَ اثْنَتَيْنِ فَلَهُنَّ ثُلُثَا مَا
تَرَكَ وَإِنْ كَانَتْ وَاحِدَةً فَلَهَا النِّصْفُ وَلأَبَوَيْهِ لِكُلِّ وَاحِدٍ
مِنْهُمَا السُّدُسُ مِمَّا تَرَكَ إِنْ كَانَ لَهُ وَلَدٌ فَإِنْ لَمْ يَكُنْ
لَهُ وَلَدٌ وَوَرِثَهُ أَبَوَاهُ فَلِأُمِّهِ الثُّلُثُ فَإِنْ كَانَ لَهُ
إِخْوَةٌ فَلِأُمِّهِ السُّدُسُ مِنْ بَعْدِ وَصِيَّةٍ يُوصِي بِهَا أَوْ دَيْنٍ
ءَابَاؤُكُمْ وَأَبْنَاؤُكُمْ لا تَدْرُونَ أَيُّهُمْ أَقْرَبُ لَكُمْ نَفْعًا
فَرِيضَةً مِنَ اللَّهِ إِنَّ اللَّهَ كَانَ عَلِيمًا حَكِيمًا]11[ وَلَكُمْ نِصْفُ مَا تَرَكَ أَزْوَاجُكُمْ إِنْ
لَمْ يَكُنْ لَهُنَّ وَلَدٌ فَإِنْ كَانَ لَهُنَّ وَلَدٌ فَلَكُمُ الرُّبُعُ
مِمَّا تَرَكْنَ مِنْ بَعْدِ وَصِيَّةٍ يُوصِينَ بِهَا أَوْ دَيْنٍ وَلَهُنَّ
الرُّبُعُ مِمَّا تَرَكْتُمْ إِنْ لَمْ يَكُنْ لَكُمْ وَلَدٌ فَإِنْ كَانَ لَكُمْ
وَلَدٌ فَلَهُنَّ الثُّمُنُ مِمَّا تَرَكْتُمْ مِنْ بَعْدِ وَصِيَّةٍ تُوصُونَ
بِهَا أَوْ دَيْنٍ وَإِنْ كَانَ رَجُلٌ يُورَثُ كَلالَةً أَوِ امْرَأَةٌ وَلَهُ
أَخٌ أَوْ أُخْتٌ فَلِكُلِّ وَاحِدٍ مِنْهُمَا السُّدُسُ فَإِنْ كَانُوا أَكْثَرَ
مِنْ ذَلِكَ فَهُمْ شُرَكَاءُ فِي الثُّلُثِمِنْ بَعْدِ وَصِيَّةٍ يُوصَى بِهَا
أَوْ دَيْنٍ غَيْرَ مُضَارٍّ وَصِيَّةً مِنَ اللَّهِ وَاللَّهُ عَلِيمٌ حَلِيمٌ]12[
« Aux hommes revient une part de ce qu'ont
laissé leurs parents et leurs proches ; et aux femmes, ce qu'ont laissé leurs
parents et leurs proches, que ce soit peu ou beaucoup : une part légalement
fixée. »
... Et à la fin du verset 12 :
وَلَكُمْ نِصْفُ مَا
تَرَكَ أَزْوَاجُكُمْ إِنْ لَمْ يَكُنْ لَهُنَّ وَلَدٌ فَإِنْ كَانَ لَهُنَّ
وَلَدٌ فَلَكُمُ الرُّبُعُ مِمَّا تَرَكْنَ مِنْ بَعْدِ وَصِيَّةٍ يُوصِينَ بِهَا
أَوْ دَيْنٍ وَلَهُنَّ الرُّبُعُ مِمَّا تَرَكْتُمْ إِنْ لَمْ يَكُنْ لَكُمْ
وَلَدٌ فَإِنْ كَانَ لَكُمْ وَلَدٌ فَلَهُنَّ الثُّمُنُ مِمَّا تَرَكْتُمْ مِنْ
بَعْدِ وَصِيَّةٍ تُوصُونَ بِهَا أَوْ دَيْنٍ وَإِنْ كَانَ رَجُلٌ يُورَثُ
كَلالَةً أَوِ امْرَأَةٌ وَلَهُ أَخٌ أَوْ أُخْتٌ فَلِكُلِّ وَاحِدٍ مِنْهُمَا
السُّدُسُ فَإِنْ كَانُوا أَكْثَرَ مِنْ ذَلِكَ فَهُمْ شُرَكَاءُ فِي
الثُّلُثِمِنْ بَعْدِ وَصِيَّةٍ يُوصَى بِهَا أَوْ دَيْنٍ غَيْرَ مُضَارٍّ
وَصِيَّةً مِنَ اللَّهِ وَاللَّهُ عَلِيمٌ حَلِيمٌ]12[
Après exécution du testament ou paiement
d'une dette, sans préjudice à quiconque. Telle est l'injonction d'Allah ! Et
Allah est Celui Qui sait tout et Indulgent. »2
... Et conformément à cette parole du
Prophète (e) « Ni mal, ni préjudice ; quiconque porte préjudice à autrui, Allah
fera qu'un mal l'atteigne et quiconque s'oppose à quelqu'un avec véhémence,
Allah s'opposera à lui. »1
11. Le testament injuste est caduc et refusé d'après ce
que le Prophète r a dit : «
Quiconque ajoute à notre religion une chose qui n'en fait pas partie verra son
ajout rejeté. »2
... Et d'après le hadith de cImran
ibn Husayn t: « Lin homme
affranchit à sa mort six hommes [qui étaient tout ce qu'il possédait]. Ses
héritiers qui étaient des bédouins vinrent informer le Messager d'Allah I de son geste. Le Prophète dit : « Comment a-t-il pu
faire cela ?! Si nous l'avions su, si Allah le veut, nous n'aurions pas prié
sur lui ». Il tira alors au. sort entre les hommes affranchis ; il en
affranchit deux et rendit les quatre autres à leur condition d'esclavage. »3
12. Comme il s'avère qu'à notre époque, beaucoup de gens
ont tendance à innover dans leur religion et plus particulièrement en ce qui
concerne les rites funéraires, le musulman doit laisser des instructions pour
qu'il soit préparé et enterré suivant la Suintait en agissant conformément à
cette parole du Très Haut :
يَاأَيُّهَا الَّذِينَ
ءَامَنُوا قُوا أَنْفُسَكُمْ وَأَهْلِيكُمْ نَارًا وَقُودُهَا النَّاسُ
وَالْحِجَارَةُ عَلَيْهَا مَلَائِكَةٌ غِلَاظٌ شِدَادٌ لَا يَعْصُونَ اللَّهَ مَا
أَمَرَهُمْ وَيَفْعَلُونَ مَا يُؤْمَرُونَ]6[
1. Hadith
rapporté par Ad-Dâraqutnî (522) et Al-Hâkim (2/57-58) d'après Abû Sadd
Al-Khudrî. Al-Hâkim a affirmé que ce hadith était authentique suivant le
critère de Muslim. Adh-Dhahabî l'a approuvé alors qu'en réalité, le hadith est
Hasan*, comme l'ont dit An-Nawawî dans les Quarante Hadiths et Ibn Taymiyyah
dans les Fatâwâ (3/262) en raison de l'existence de nombreuses voies pour ce
hadith et des autres versions qui le confirment. Al-Hâfizh Ibn Rajab l'a mentionné dans
l'explication des Quarante Hadiths (p. 219-220). Je l'ai moi-même rapporté en
détail dans Irwâ' ul-Ghalîl (n° 888).
2. Hadith rapporté par Al-Bukharî et
Muslim dans leur recueil de hadiths authentiques respectif, par Ahmad et par
d'autres. Voir aussi Al-Irwâ (n° 88).
3. Rapporté
par Ahmad (4/446), Muslim ainsi que par At-Tahâwî, Al-Bayhaqî et par d'autres.
La partie entre crochets est un ajout rapporté par Muslim et Ahmad dans une autre
version du hadith.
« Ô vous les croyants I Préservez vos
personnes et vos familles d'un Feu dont le combustible sera les gens et les
pierres, [surveillé pari des Anges rudes, durs, ne désobéissant jamais à Allah
en ce qu'Il leur commande et faisant strictement ce qu'on leur ordonne. »1
C'est pourquoi les Compagnons du Prophète r recommandaient cela. Les récits que nous en avons
sont nombreux mais il n'y a pas de mal à ce que nous citions quelques-uns
d'entre eux :
I. D'après cÂmir ibn Sand ibn Abî Waqqâs, son père
dit lors de la maladie qui précéda sa mort : « Creusez-moi une tombe et posez sur moi des
briques (en argile séchées au soleil) comme on a fait pour le Messager d'Allah r. »2
II Abû Burdah dit : « Abû Mûssâ tfit une recommandation avant sa mort : « Lorsque vous
transporterez ma dépouille, accélérez le pas et ne me suivez pas avec un
encensoir. Ne mettez rien dans ma tombe qui soit une séparation entre moi et la
terre, et ne construisez rien au-dessus de ma tombe. Je vous prends à témoin que
je dégage ma responsabilité pour toute femme qui se raserait la tête en signe
de deuil, se lamenterait et déchirerait ses vêtements. » Ils dirent : « As-tu
entendu quelque chose à ce propos ? » Il répondit : « Oui ! Je l'ai entendu du
Messager d'Allah r. »3
III. Hudhayfah ta dit : «
Lorsque je mourrai, n'informez personne de ma mort car je crains que cela ne
soit une annonce de décès
[prohibée]. En effet, j'ai entendu le
Messager () interdire
les annonces de décès [semblables à celles
de la période antéislamique]. »4
1.
At-Tahrîrn, y. 6.
2. Rapporté
par Muslim, Al-Bayhaqî (3/407) et par d'autres.
3.Rapporté
par Ahmad (4/397) et Al-Bayhaqî (395/3) tel quel, et par Ibn Mâjah avec une
chaîne de rapporteurs jugée Hasan*.
4. Rapporté
par At-Tirmid.hî (2/129) qui dit que le hadith est Hasan'', et par d'autres,
dans le même sens. Nous reverrons ce hadith dans le chapitre consacré à
l'annonce du décès. Il existe d'autres traditions relatives à ce sujet que nous
citerons dans le point (47).
A propos de ce que nous avons vu
précédemment, An-Nawawî ta dit dans
Al-Adhkâr : « Il est fortement recommandé [au mourant] qu'il enjoigne [à ses
proches] d'éviter toutes les innovations qui ont cours dans les coutumes
locales en matière de rites funéraires, et qu'il obtienne d'eux cette assurance
en les liant par un pacte».
Deuxième chapitre
13. Si quelqu'un
est en train d'agoniser, les personnes qui sont auprès de lui doivent faire
plusieurs choses :
Ils doivent lui faire prononcer
l'attestation de foi (Shaledah) selon les propos du Prophète r: « Faites prononcer à vos mourants la formule « Lâ
Ilâha illAllâh » [car toute personne dont les dernières paroles seront « Là
Ilâha illAllâh » au moment de mourir entrera au paradis un jour, quoi qu'il ait
pu lui arriver avant cela]. » Le Prophète (r) a dit aussi :
« Quiconque meurt en sachant qu'il n'y a pas de divinité [digne d'être adorée]
en dehors d'Allah entrera au paradis » et dans un autre hadith : « Quiconque
meurt sans associer quoi que ce soit à Allah entrera au paradis. »1
Ils doivent invoquer [Allahl en sa faveur et
ne dire que du bien en sa présence selon le hadith d'Umm Salamah
« le Messager d'Allah r a dit « Si vous êtes en présence du malade ou du
mort, ne dites que du bien, car les anges disent « ânun » à chacun de vos
propos. »2
14. Il ne s'agit
pas de prononcer la Shalaidall en présence du mourant ni de la lui faire
entendre, mais bien de lui enjoindre de
1. Rapportés
par Muslim dans son recueil de hadiths authentiques. La partie supplémentaire
dans le premier hadith est rapportée par Ibn Hibbân (719, Mawdricl) et
Al-Bazzâr. Cet ajout au hadith est renforcé par un élément contenu dans le
hadith de Mucâdh ibn Jabal ; sa chaîne de rapporteurs est Hasan* comme je l'ai
démontré dans Irwâ' ul-Ghalîl (679). Nous le verrons intégralement dans le
chapitre intitulé : « Les signes de la fin heureuse » (point no. 25).
2. Rapporté
par Muslim, Al-Bayhaqî (3/384) et par d'autres.
la prononcer, contrairement à ce que
certains pensent. La preuve en est le hadith d'Anas t: « le Messager d'Allah r visita un homme faisant partie de la tribu des Ansâr
et dit : « Û khâl (oncle maternel) ! Dis : Lâ Ilâha illAllâh ». L'homme
dit : « As-tu dit khâl ou amm (oncle paternel) ? » ; le Prophète rétorqua : «
J'ai bien dit khâl ». L'homme dit : « Vaut-il donc mieux pour moi que je dise «
Lâ Ilâha illAllâh » ? Le Prophète
répondit : Oui !»1. Husayn
Al-Djucfî a dit : « Je rendis visite à Al-Acmash avec un
groupe de gens le jour de son décès. Sa maison était pleine de monde. C'est
alors qu'un vieil homme entra et s'exclama : « Gloire et pureté à Allah ! Vous
êtes témoins de l'agonie de cet homme et aucun d'entre vous ne lui enjoint de
prononcer la Shahâdah ? » AlAcmash leva alors l'index et remua les
lèvres. »2
15. Quant au fait de réciter la sourate Yâ-Sin en sa
présence et à l'orienter vers la Qiblah3,
aucun hadith authentique n'existe à ce sujet. Au contraire, Sacîd ibn
Al-Musayyib détestait le fait d'orienter le mort vers la Qiblah et disait : «
Le mort n'est-il pas un musulman ?! »
Zurcah ibn cAbdir-Rahmân
rapporte qu'il était présent lors de la maladie de Sacîd ibn
Al-Musayyib tandis qu'Abû Salamah ibn cAbdir-Rahmân s'y trouvait déjà. Sadd
perdit connaissance et Abû Salamah ordonna que l'on tourne sa couche en
direction de la Kasbah. Sacîd revint à lui et dit : « Vous avez
tourné ma couche ? » Ils répondirent : « Oui. » Il regarda alors Abû Salamah et
dit : « Je pense que c'est toi qui a pris cette initiative ?! » Il dit : «
C'est bien moi qui leur ai ordonné de le faire. » Sacîd ordonna
alors de retourner sa couche dans sa position initiale. »4
1 Rapporté par l'imam Al- nad(3/152, 154, 268) avec une chaîne de
rapporteurs authentique conformément aux critères imposés par Muslim.
2 Rapporté par cAbdullah ibn Ahmad dans le livre de son père intitulé
Al-cilal wa Macrifat ir-Rifell (2/76/462) selon une chaîne de rapporteurs
authentique.
3 En direction de la Mecque [Ndel].
4 Rapporté par Ibn Abî Shaybah dans Ai-Musannaf (4/76) avec une chaîne de
rapporteurs authentique d'après Zurcah.
16. Il n'y pas de mal à ce que le musulman assiste à
l'agonie du mécréant afin de le convier à l'islam, dans l'espoir qu'il se
convertisse, d'après un hadith d'Anas () qui dit : « Un jeune juif travaillait
au service du Prophète r et tomba un jour
malade. Le Prophète rlui rendit
visite. Il s'assit près de sa tête et lui dit : « Embrasse l'islam ». Le jeune
juif regarda son père, présent à côté de lui. qui lui dit alors : « Obéis à
Aba.-l-Qâsim t» Le jeune juif
se convertit alors et le Prophète rsortit en disant
: « Louange à Allah qui l'a sauvé du feu ». [Lorsqu'il mourut, le Prophète dit
: « Priez sur votre compagnon »]. »1
1. Rapporté par Al-Bukhari, Al-Hâkim, Al-Bayhaqî et par Ahmad (3/175, 227,
260, 280). La partie supplémentaire entre crochets a été rapportée par Ahmad
dans une des versions du hadith.
Troisième chapitre
17. Lorsque la mort survient et que l'âme quitte le
malade, les personnes présentes doivent accomplir plusieurs choses :
I. Elles doivent tout d'abord lui fermer les yeux et
invoquer Allah en sa faveur d'après le hadith d'Umm Salamah t qui a dit : « Le Messager d'Allah () s'introduisit
auprès d'Abû Salamah dont le regard était resté figé au moment de sa mort. Le
Prophète () lui ferma les yeux et dit : « Le regard suit l'âme, lorsqu'elle est
séparée du corps.» Des membres de la famille d'Abû Salamah se querellèrent et
le Prophète (e) leur dit : « N'invoquez pour vous-mêmes que le bien car les
anges disent « âmin » à chacun de vos propos » ; puis il ajouta : « Ô
Allah ! Pardonne à Abû Salamah, élève son rang parmi les biens guidés,
pardonne-nous ainsi qu'à lui, ô Seigneur des inondes. Elargis sa tombe et
illumine-la. »1
II. On doit ensuite couvrir le mort de manière à ce que
tout le corps soit couvert selon le hadith de cÂ'ishah t: « Lorsque le Messager d'Allah () décéda, il fut
enveloppé [entièrement] d'un vêtement rayé. »2
iii. Ceci vaut pour
celui qui n'est pas mort en état d'Ihrâni (sacralisation), car dans ce cas, on
ne lui couvre ni la tête ni le visage d'après le hadith d'Ibn cAbbâs
t qui a dit : « Un homme se trouvait au mont cArafah
[pendant le pèlerinage] lorsqu'il tomba de sa monture et se brisa la nuque (ou
« mourut sur le coup », dit-il).
1 Rapporté par Muslim, Ahmad (6/297), par A1-Bayhaqî (3/334) et par
d'autres.
2 Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim dans leur recueil de hadiths
authentiques respectif, par A1-Bayhaqî (3/385) et par d'autres.
Le Prophète r dit : « Lavez-le avec de l'eau et du lotus et
enveloppez-le dans deux vêtements (et dans une autre version : « dans ses deux
vêtements »). Ne l'embaumez pas (et dans une autre version : « Ne le parfumez
pas. ») et ne couvrez ni sa tête [ni son visage] car il sera ressuscité le jour
de la Résurrection en train de prononcer la Talbiyahl. »2
iv. On doit s'empresser de préparer et de sortir le
corps du défunt [pour aller l'enterrer] si la mort est confirmée, d'après un
hadith qu'Abû Hurayrah (4e) tient directement [du Prophète] : « Accélérez les
funérailles... » jusqu'à la fin du hadith que nous verrons dans son intégralité
dans le point (47). Il y a par ailleurs deux autres hadiths plus évidents que
celui-là mais dont la chaîne de rapporteurs est faible ; c'est la raison pour
laquelle nous ne les avons pas cités.3
1. Formule
que répète le pèlerin après être entré en état de sacralisation [NdT].
2. Rapporté
par Al-Bukhârî et Muslim dans leur recueil de hadiths authentiques respectif;
par Abû Nucaym dans Al-Mustakhraj (139-140) ; par Al-Bayhaqî (3/390-393)
sachant que l'ajout entre crochets ne se retrouve pas chez AlBulcharî.
3. Pour ce
qui est du premier hadith, c'est un hadith Marfa,* rapporté d'après Ibn cUmar
en ces termes : « Quand l'un d'entre vous décède, ne le retenez pas longtemps
et empressez-vous de l'emmener à sa tombe. Qu'on lise près de sa tête le début
de la sourate la Vache et près de ses pieds, la fin de la sourate. » Rapporté
par At-Tabarânî dans Al-Mucjam Al-Kabîr (3/208/2), ainsi qu'Al-Khallâl dans son
oeuvre intitulée Al-Qirâ'atu cind Al-Qubar (25/2). La chaîne de rapporteurs de
ce hadith est la suivante : Yahyâ Ibn cAbdilth Ad-Dhahhâk Al-Bâbuluttî a dit :
Ayyûb Ibn Nuhayk Al-Flalabî Az-Zuhrî (esclave affranchi par la famille de Sand
Ibn Abî Waqqâs) nous a rapporté ce qui suit : j'ai entendu cAttâ' Ibn Abî Rabâh
Al-Makkî dire : j'ai entendu Ibn (Umar dire... puis il mentionna le hadith.
Analyse de la
chaîne de rapporteurs : cette chaîne est très faible et comporte deux défauts :
- Le premier
concerne Al-Bâbuluttî. Ce rapporteur n'est pas fiable comme l'a montré
Al-Hâfizh dans At-Tagrîb.
- Le second
concerne son maître Ayyûb Ibn Nuhayk qui est un narrateur encore moins fiable
que son élève. Abû Hâtim et d'autres l'ont déclaré faible. Al-Azdîy a dit : «
On ne prend pas de ce rapporteur (il est Matrak*) » et Abû Zur'ah a considéré
ses narrations comme Munkar*. Al-Flâfizh a rapporté dans Al-Lisân un autre
hadith dont le caractère Munkar* est évident, d'après Yahyâ Ibn cAbdullâh qui
dit : Ayrab nous a narré d'après Mujâhid d'après Ibn Umar
qui attribue
ces propos au Prophète r. Al-Hâfizh fait la remarque suivante : « Yahyâ est un
rapporteur faible... » ! Cela dit, il est étonnant de lire qu'AlHilfizh
déclare dans Al-Fath (3/143) à propos du hadith d'At-Tabarânî : Sa chaîne de
rapporteurs est Hasan » I Ash-Shawkânî l'a repris dans Nayl Al-Awtâr (3/309) et
l'a approuvé en cela ! Quant A Al-Haythamî, il a dit dans Al-Majma, (3/44) : «
At-Tabarânî l'a rapporté dans Al-Mucjam al-Kabîr ; on y retrouve notamment
Yahyâ Ibn cAbdullfah Al-Bâbuluttî qui est un rapporteur faible. » Il
a omis le fait que l'on y retrouve aussi Ayyûb Ibn Nuhayk qui est pire que lui,
comme nous l'avons mentionné précédemment.
Concernant
le second hadith, il est rapporté par Husayn Ibn Wahwah qui dit : « Talhah
Ibn Al-Barâ' tomba malade. Le Prophète r lui rendit visite et dit : « Je ne vois d'autre issue pour
Talhah que la mort. Appelez-moi [une fois la mort proche] afin que j'assiste à
sa mort et que je prie sur lui. Ensuite, empressez-vous de l'enterrer car il ne
faut pas que la dépouille d'un musulman reste trop longtemps parmi les siens. »
Rapporté par Abri Daw-ûd et Al-Bayhaqî (3/386-387).
Analyse de
la chaîne de rapporteurs : on y trouve Urwah
(qu'on appelle aussi cAzrah) Ibn Sacîd Al-Ansârî qui tient le hadith de son
père ; tous deux sont des rapporteurs inconnus comme l'a dit Al-Hâfizh dans
At-Tagrib.
Par ailleurs,
prendre pour preuve le hadith d'Abû Hurayrah concernant ce que nous avons
mentionné plus haut, repose sur le fait que le sens de l'expression «
Empressez-vous » est de s'empresser d'effectuer la toilette mortuaire du corps.
Quant à l'hypothèse suivant laquelle il s'agit de s'empresser de l'enterrer, on
ne peut prendre pour preuve le hadith d'Abû Hurayrah. C'est tout de même
l'hypothèse retenue par Al-Qurtubî et par AnNawawî, tandis qu'Al-Hâfizh a
renforcé la première hypothèse en s'appuyant sur les deux premiers hadiths que
nous avons cités. Or, nous avons déjà mentionné les défauts qu'ils renferment.
Il existe un
troisième hadith très répandu parmi le commun des musulmans à savoir : «
Honorer le mort, c'est l'enterrer ». Il s'agit d'un hadith qui n'a pas
d'origine comme l'a dit As-Sakhâwî dans Al-Maqéisid Al-Hasanah (n° 150).
v. On doit enterrer le défunt là où il est décédé et on ne doit pas le
transporter ailleurs, car cela va à l'encontre de l'ordre d'hâter les
funérailles mentionné dans le hadith d'Abû Hurayrah cité ci-dessus et dans le
hadith de Jâbir ibn cAbdillah tqui va dans le
même sens et qui dit : « Lorsque la bataille d'Uhud eut lieu, les morts furent
transportés pour être enterrés au [cimetière à AlBaqîc. Un héraut
du Prophète r cria : « Le
Prophète r vous ordonne
d'enterrer les morts sur le lieu de leur décès ! », après que ma mère eut déjà
chargé mon père et mon oncle maternel sur chacun des flancs de la monture (et
dans une autre version : « Après que ma mère eut disposé de manière équilibrée
mon père et mon oncle maternel) [sur la monture] afin de les enterrer à
Al-Baqe. Ils furent tous deux ramenés (et dans une autre version, il dit : «
Nous les ramenâmes tous deux sur les lieux où étaient morts les autres »)»,1
De même, lorsqu'un des frères de cÂ'ishah
tdécéda dans la vallée Al-Habashah et fut déplacé du
lieu où il mourut, elle dit : « Rien ne m'afflige ou ne m'attriste plus que mon
souhait qu'il ait été enterré sur le lieu même de son décès. »2
An-Nawawî a dit dans Al-AfIlikâr : « Si le
défunt a laissé comme instruction que son corps soit déplacé vers une autre
contrée, on ne doit pas l'exécuter car il est strictement interdit de le faire
d'après l'avis le plus correct énoncé par. la plupart des savants et confirmé
ouvertement par ceux qui se sont penchés avec minutie sur les détails de la
Loi. »
vi. Il faut aussi que certaines des personnes présentes
lors du décès s'empressent de régler les dettes du défunt en prélevant la somme
sur ses biens même si la dette englobe l'intégralité de ses biens. S'il ne
possède pas de biens, il incombe à l'Etat de régler sa dette si le défunt avait
de son vivant fourni les efforts nécessaires pour mettre un terme à son
endettement. Si l'Etat ne le fait pas, une tierce personne peut s'en charger
par charité. Il y a, à ce propos, plusieurs hadiths :
- Premier
hadith : on rapporte de Sand Ibn Al-Atwal tque : « Son frère mourut et laissa trois cents
dirhams, ainsi qu'une grande famille. Il dit : « Je voulus répartir cette somme
entre les membres de sa famille. Le Prophète r me dit : « Ton frère est bloqué par sa dette. [Val et
règle-la pour lui ». [Je partis alors régler sa dette puis je revins.] Je dis :
« O Messager d'Allah ! J'ai réglé sa dette à l'exception d'une
1. Rapporté
par les quatre rapporteurs de traditions prophétiques, par Ibn Hibbân dans son
recueil de hadiths authentiques (196, Mawârid) et l'autre version est de lui.
Rapporté aussi par Ahmad (3/297-380), Al-Bayhaqî (4/57) avec u.ne chaîne de
rapporteurs authentique. At-Tirmidhî a dit : « C'est un hadith Hasan-Sahîle » ;
l'ajout entre crochets à ce hadith est mentionné par Ahmad dans une version que
nous verrons dans un prochain chapitre.
2. Rapporté
par Al-Bayhaqî avec une chaîne de rapporteurs authentique.
dette de deux dinars réclamée par une femme
qui n'a pas de preuve. » Il dit : « Donne-les lui car elle y a droit (et dans
une autre version : « car elle dit vrai. ») »1
- Deuxième hadith : on rapporte de Samurah
Ibn Jundub que : « Le Prophète rcélébra une
prière funéraire (et dans une autre version : « Qu'il accomplit la prière de l'aube»).
Lorsqu'il eut fini, il dit : « Y a-t-il parmi vous un membre de la famille
d'untel ? » [Les gens se turent car ils avaient pour habitude, lorsque le
Prophète s'adressait à eux, de se taire]. Il reformula sa demande [trois fois
sans que personne ne réponde], [un homme dit : « Il est là-bas »J. Samurah dit
: « Un homme se leva de derrière les gens en traînant sa tunique. [Le Prophète r lui dit : « Qu'est-ce qui t'a empêché de répondre les
deux premières fois ?] Je ne t'ai sollicité que pour un bien. Untel — le
Prophète () désignant un des leurs - est prisonnier de sa dette jet ne peut
accéder au paradis. Si vous le souhaitez, délivrez-le et si vous le souhaitez,
abandonnez-le au châtiment d'Allah]. Il serait bien que tu rencontres sa
famille ainsi que ceux susceptibles de s'occuper de son cas pour qu'ils règlent
ses dettes [afin que plus personne ne lui réclame quoi que ce soit] ». »2
1. Rapporté
par Ibn Mâjah (2/82), Ahmad (4/136, 5/7), Al-Bayhaqî (10/142). L'une de ses
deux chaînes de rapporteurs est authentique et l'autre est semblable à la
chaîne de rapporteurs d'ibn Mâjah qu'Al-Bûsîrî a déclarée authentique dans
Al-Zawd'id ! La version citée et la seconde narration du hadith sont
d'Al-Bayhaqî alors que celle contenant les ajouts est d'Ahmad dans une autre
version.
2. Rapporté
par Abû Dâwûd (2/84), An-Nasal (2/233), Al-Hakim (2/25, 26), AlBayhaqî
(6/4/76) et par At-Tayalasi dans son Musnad (n° 891, 892), de même qu'Alunad
(5/11, 13, 20), Certains le tiennent d'Al-Shacbî lui-même qui le tient de Samurah;
d'autres ont introduit entre les deux, Samcân Ibn Mushannaj. Il est dans le
premier cas authentique selon le critère d'Al-Bukhârî et Muslim comme l'a dit
Al-Hakim, approuvé en cela par Adh-Dhahabî. Il est, pour le second cas,
seulement authentique.
L'autre
version se trouve dans les deux Musnad. Les premier et second ajouts se
trouvent chez Al-Hakim ; il en va de même pour les troisième et cinquième. Le
deuxième se retrouve chez Al-Bayhaqî tandis que les troisième et quatrième le
sont chez Ahmad. On retrouve le cinquième ajout chez At-Tayalast Le sixième
est, enfin, commun à At-Tayalasî, Ahmad et à Abû Dâwûd.
Ce que l'on doit faire après la mort
- Troisième
hadith est ce que l'on rapporte de Jâbir Ibn cAbdullah
qui a dit : « Un homme décéda. Nous procédâmes à sa toilette mortuaire,
l'enveloppâmes dans son linceul et l'embaumâmes. Nous le présentâmes au
Messager d'Allah r à l'endroit où
s'entreposent les corps, à la station de Jibrîl. Nous demandâmes au Messager
d'Allah rde prier sur le
défunt. Il vint avec nous, [avança] de quelques pas puis dit : « Votre
compagnon est peut-être redevable d'une dette ? » Ils dirent : « Effectivement,
une dette de deux dinars ». Il recula alors [et dit : « Priez sur votre
compagnon »I. L'un d'entre nous, que nous nommions Abâ Qatâdah, lui dit : « O
Messager d'Allah ! J'en assume la responsabilité. » Le Messager d'Allah r se mit à dire : « Tu en assumes la responsabilité en
réglant la dette de ton propre argent, et l'on peut considérer le défunt comme
dégagé de toute dette ? » Il dit : « Oui ! » Le Prophète pria alors sur le
défunt. Et toutes les fois que le Messager d'Allah r rencontrait Abû Qatâdah, il lui disait (et dans une
autre version : Il le rencontra le lendemain et lui dit) : « Qu'as-tu fait pour
les deux dinars ? » [Abû Qatâdah dit : « Messager d'Allah ! Il n'est décédé
qu'hier »]. La dernière fois qu'il lui posa la question (Et dans une autre
version : « Il le rencontra le lendemain et dit : « Qu'en est-il des deux
dinars ? ») Abû Qatâdah répondit : « Je les ai réglés, ô Messager d'Allah ». Il
dit : « Ce n'est que maintenant que sa peau a refroidit ».2
Deux remarques importantes :
1) Ce hadith nous renseigne sur le fait que le règlement
de la dette effectué par Abû Qatâdah a eu lieu après la célébration de
Remarque : Il
existe une version qui vient renforcer ce hadith tirée du hadith d'Ibn cAbbâs
rapporté par At-Tabarânî dans Al-Mucjam Al-Kabîr (156/2) avec une chaîne de
rapporteurs faible.
1
C'est-à-dire en raison de l'arrêt du châtiment suite au règlement de sa dette.
2 Rapporté
par Al-Hâldm (2/58) sous cette forme, mais aussi par Al-Bayhaqî (6/74-75),
At-Tayâlasî (1673) et par Ahmad (3/330) avec une chaîne de rapporteurs Hasan*
comme l'a dit Al-Haytharnî (3/39). Quant à Al-Hakim, il dit « Sa chaîne de
rapporteurs est authentique » ! Adh-Dhahabî l'a approuvé en cela ! L'autre
version avec l'ajout entre crochets se retrouve chez eux tous, à l'exception
d'Al-Hâkim, et exception faite aussi du second ajout qui ne se retrouve que
chez At-Tayâlasi.
la prière mortuaire par le Prophète r et cela pose problème. En effet, il a été rapporté de
manière authentique d'Abû Qatâdah lui-même, qu'il avait réglé la dette avant la
prière comme nous le verrons plus loin dans ce livre. En considérant que
l'événement n'a pu se répéter deux fois, la version d'Abû Qatâdah est plus
authentique que le hadith de Jâbir, car ce dernier hadith comporte dans sa
chaîne de rapporteurs le dénommé cAbdullah Ibn Muhammad Ibn cAqî1
au sujet duquel certaines critiques ont été émises. Ainsi, [les savants du
Hadith] considèrent ses hadiths comme Hasan* s'ils ne contredisent pas [des
versions plus authentiques]. En revanche, s'ils les contredisent, les récits de
cAbdullah Ibn Muhammad Ibn cAqî1 ne sont pas des arguments valables et Allah est
Plus Savant.
2) Ces hadiths nous révèlent que régler la dette profite
au défunt, même si cela n'est pas fait par un de ses enfants. Ils révèlent
également que le règlement de la dette éloigne du défunt le châtiment. Ce
hadith fait donc partie de l'ensemble des cas particuliers qui limitent la
généralité des paroles du Béni, du Très Haut :
وَأَنْ لَيْسَ
لِلإِنْسَانِ إِلا مَا سَعَى]39[
« Et qu'en vérité, l'homme n'obtient que Lie
fruit" de ses efforts »1
... et ceux du Prophète r: « Lorsque
l'homme meurt, ses actes cessent à l'exception de trois choses... »2
Néanmoins, régler la dette du défunt est une
chose, et faire une aumône en sa faveur en est une autre, car régler une dette
est plus spécifique qu'accomplir une aumône. Certains ont rapporté qu'il y
avait consensus sur le fait que [la récompense de] l'aumône parvenait au défunt
dans l'absolu. Si ce consensus s'avère authentique3, il a valeur de preuve. Sinon, les
hadiths rapportés au sujet de l'aumône faite pour le défunt doivent être
compris comme étant l'aumône de l'enfant faite pour ses parents, aumône qui
fera alors partie de leurs actes à tous les deux, comme cela est clairement
stipulé dans le hadith. Il ne convient donc pas de comparer l'aumône faite par
une personne étrangère à celle faite par l'enfant, car cela revient à faire une
analogie malgré la différence existant entre les deux éléments comparés, comme
cela apparaît clairement ici.
1. An-Najm, v. 39.
2 Rapporté
par Muslim, Al-Bukhârî dans Al-Adab Al-Mufrad et par Ahmad.
3 Ce qui
n'est pas le cas, comme nous le verrons plus loin.
De même, il ne convient pas de comparer
l'aumône au règlement de la dette car
l'aumône est plus générale que le règlement de la dette comme nous
l'avons déjà dit. Nous aborderons ce point plus en détail à la fin de ce livre,
si Allah le Très Haut le veut.
- Quatrième hadith également rapporté par
Jâbir : « Son père mourut en martyr lors de la bataille d'Uhud en laissant
derrière lui six filles et des dettes [équivalentes à trente charges de
chameau]. Les créanciers se firent pressants. Lorsque vint le temps de la
récolte des dattes, je me rendis chez le Messager d'Allah ret lui dis : « Ô Messager d'Allah ! Tu sais que
mon père est mort en martyr lors de la bataille d'Uhud et qu'il a laissé de
nombreuses dettes. Je voudrais que les créanciers te voient. » Il dit : « Va et
dispose les fruits de chaque dattier en monticules distincts. » Je le fis et
conviai les créanciers. [Le Prophète vint nous rencontrer tôt le matin] et
lorsque les créanciers le virent, ils nie pressèrent et insistèrent vivement
pour que je leur donne leur dû. Lorsque le Prophète r vit la façon dont ils réagirent, il tourna trois fois
autour du monticule de dattes le plus important [et invoqua sur ces dattes la
bénédiction]. Il s'assit ensuite dessus puis dit : « Appelle tes compagnons. »
Il ne cessa de peser ce qui leur était dû jusqu'à ce qu'Allah réalise la
volonté de mon père1. Je jure par Allait que j'étais totalement satisfait du
fait qu'Allah règle la dette de mon père, même si je devais revenir auprès de
mes soeurs sans la moindre datte. Tous les tas de dattes furent, je le jure par
Allait, distribués jusqu'à ce que je porte mon regard sur le tas sur lequel
était assis le Messager d'Allah r et qui semblait
ne pas avoir diminué de la moindre datte. n'accomplis ensuite la prière du
Maghrib avec le Messager d'Allah r et lui fis part
[de ce que